Qu'est-ce que le lin ?

Le lin : matière écologique de la fleur au fil

Le lin est une matière naturelle végétale cultivée principalement dans les zones tempérées proche de la mer (comme la Belgique et le Nord de la France). Réputée pour sa solidité, sa fibre végétale est utilisée aussi bien dans le textile que dans l’industrie. 

Le lin est une fibre naturelle jugée écologique, pour plusieurs raisons.

La culture du lin est peu gourmande en eau et en pesticides. La plante pousse naturellement grâce à la chaleur du soleil et l’eau de pluie, elle ne requiert donc aucune irrigation, contrairement au coton par exemple. 

Par ailleurs, les étapes de fabrication du lin (teillage, filature, tissage, confection), ne consomment que peu d'énergie. 

Comment reconnaître le lin écologique ? 

Si la plante en elle-même est écologique, il arrive souvent qu'elle soit envoyée bien loin de l'Europe, en Chine par exemple, pour être transformée en vêtement, ce qui affecte son bilan écologique.

Une solution est de choisir le lin certifié "Masters of Linen". Il permet de garantir que de la plante au tissu, le lin n'a pas quitté l'Europe, dans un souci de circuit court et de valorisation des savoir-faire européens. Ce label interdit également l'irrigation, les OGM... 

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On peut également se tourner vers le lin biologique. 

Le lin en quelques chiffres

1. La France, 1er pays producteur de lin du monde avec 80% de la production mondiale
2. Le lin est une plante propre et écologique : un hectare de lin retient chaque année 3,7 tonnes de CO2
3. Zéro irrigation !
4. Le lin a une place marginale dans la production mondiale de fibres naturelles : il ne représente que 2,4% de la production mondiale de fibres naturelles, contre 75% pour le coton

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Qu'est-ce que le lin ?

Le lin : un textile noble, léger et résistant

Le lin présente de nombreux avantages : léger, résistant, absorbant, il est aujourd’hui de plus en plus utilisé dans le secteur textile. Sa capacité d’absorption - (il peut absorber jusqu’à 20% d’humidité) plus importante que celle du coton – en fait une matière de choix pendant l’été. Le lin apporte une fraîcheur naturelle aux vêtements sans se déformer.

Même s’il est loin d’être autant utilisé que le coton dans l’industrie textile, le lin a le vent en poupe. Il sert à la fabrication de chaussures en toile, de rubans, de tissus, de pantalons, de chemises ou encore de sacs. Reconnu pour son caractère noble et haut de gamme, il est à l’origine des plus beaux tissus.

En Normandie par exemple, où le lin est une matière locale par excellence, plusieurs marques l'utilisent. Atelier Le Gagneur fait fabriquer des sacs à main aussi écologiques que résistants, en toile de lin cultivé et transformé en Europe.

Lin et climat : quelles conditions ?

Avant de devenir textile, le lin est une plante herbacée qui a besoin d’un climat tempéré et humide pour bien grandir. Il pousse chaque année sous forme de fleurs bleues, violettes ou blanches. L’Europe est une zone idéale pour le cultiver, notamment les littoraux de la Belgique, des Pays-Bas et de la France.

Le lin est une matière naturelle qui n’a ni besoin de pesticides, ni de beaucoup d’eau pour pousser (700 mm d’eau bien répartis sur l’ensemble du cycle végétatif suffisent). Mais sa culture 100% naturelle est délicate : la plante ne doit pas recevoir ni trop d’eau ni trop de soleil et dépend donc fortement des conditions météorologiques. Les liniculteurs craignent souvent le phénomène de « la verse », ces averses trop importantes qui peuvent endommager leur culture.

Le lin dans le monde : quels usages du lin ?

Longtemps utilisé par les Egyptiens pour entourer de fines bandelettes les momies des Pharaons, le lin connait aujourd’hui de multiples usages. Réputé pour sa fibre solide et légère, l’industrie l’utilise aujourd’hui pour absorber les vibrations, isoler et renforcer ses matériaux composites : le lin est utilisé dans le secteur automobile (fabrication de composants et d’isolants), dans le secteur hi-tech (fabrication de casques audios, chaînes) ou et dans l’industrie du sport (fabrication de skis, de vélos, de raquettes de tennis, planches de surf etc.). Le lin souple et résistant, est utilisé également pour la fabrication de billets de banque ou de papiers de cigarettes.

La France est le premier pays producteur de lin au monde avec les plus hauts taux de productivité (source : Industrie française du lin).

L’industrie textile utilise le lin pour pour confectionner toute sorte de produits et vêtements : sacs en toile de lin, pantalon en lin, chemise en lin, chaussures, linge de maison. Ecologique, c’est un matériau apprécié dans la mode responsable.

Mais depuis les années 1980 et la crise de l’industrie textile française, sa transformation en vêtement a été quelque peu délocalisée. Si la France est le premier pays producteur de lin, elle le vend parfois à des pays comme la Chine et l’Inde pour qu'il soit transformé. A 12 000 km de nos frontières, les ouvriers des usines chinoises et indiennes, filent, tissent et confectionnent des vêtements. Une fois fabriqués, ils sont revendus en France, en Italie ou en Belgique. La France achète donc des vêtements fabriqués avec le lin qu’elle a vendu quelques mois plus tôt. Des marques françaises comme les marques de jeans 1083 ou Dao Davy essaient de redynamiser cette filière.

Pays producteurs et importateurs de lin

Aujourd’hui, 2/3 de la production mondiale de lin teillé provient d'Europe. En France, le lin est cultivé en Seine Maritime, dans le Nord, le Pas de Calais, la Somme, l’Oise, l’Eure, et le Calvados. La France est reconnue pour son lin haut de gamme aux fibres fines et résistantes.

Le lin, du champ au vêtement : quelles étapes de production ?

Les étapes de transformation du lin en vêtement

Pour produire de beaux tissus fins et résistants, le lin passe par plusieurs étapes clés. Semé au printemps, cette plante végétale a besoin de 120 à 150 jours pour lever et offrir ses premières fleurs.

C’est au moment de la floraison que ses fibres naturelles atteignent leur taille maximale. Plus elles sont longues, plus elles sont résistantes. Le lin est ensuite arraché (et non pas fauché) - ce qui permet de ne pas endommager la plante – puis déposé au sol en andain (de manière symétrique) ce qui donne au champ une certaine beauté graphique.

Étendu au sol, il se reposera et se transformera naturellement grâce à la méthode du rouissage au sol, méthode qui permet d’extraire naturellement les fibres de la tige par une alternance pluie/soleil (de juillet à septembre). Une fois teillé (ramassé et battu mécaniquement), la fibre de lin est étirée puis lustrée sous forme de rubans doux prêts à être filés. Le lin est ensuite transporté dans les usines de tissage et de tricotage.

Pour obtenir la fibre textile, les étapes sont les suivantes : 

1. Le semis (Mars à Mai) : semé au Printemps, le lin met 100 jours à lever
2. La floraison (Juin) : les champs se parent d’une jolie couleur bleue
3. Larrachage (Juillet) : on ne fauche pas le lin, on l’arrache et on le laisse au sol
4. Le rouissage (Août) : première phase naturelle de transformation de la plante en fibre !
5. Le teillage (Septembre) : seconde phase de transformation naturelle de la plante en fibre

Il y a ensuite l'étape de filature. Deux techniques existent :

1. Filature « au mouillé » : trempage qui facilite le glissement des fibres et permet d’obtenir des fils fins (habillements, linge de maison)
2. Filature « au sec » : pour des fils plus rustiques et plus épais (décoration, cordes)

Viennent ensuite les étapes de tissage, de tricotage et d'ennoblissement. Les plus beaux tissus de lin voient le jour : les mailles de lin sont d’une très bonne qualité, souples, élastiques et douces !

Une matière naturelle en transit…

Le fait que le lin transite entre plusieurs pays (produit en Europe, transformé en Chine majoritairement), augmente incontestablement son empreinte écologique, et ce pour plusieurs raisons.

Premièrement et logiquement à cause de l'impact environnemental du transport.

Deuxièmement, les pays où est transformé le lin en quantité comme la Chine, utilisent des sources d’énergie sale (comme le charbon) pour faire fonctionner les machines destinées à teiller puis tisser le lin.

Certains fabricants industriels ont recours à des produits chimiques pendant les phases de transformation du lin (coloration, traitement chimique etc.). D'autres choisissent des fibres moins longues (et donc moins résistantes) pour baisser le coût de production de leur vêtement.

Ces choix et ces traitements altèrent le caractère écologique et la qualité de la fibre naturelle de lin. Les vêtements se froissent, s’abîment plus vite et sont donc moins durables.

Il est donc évidemment préférable de choisir un lin qui a été transformé en France ou en Europe, certifié par le label Masters of Linen par exemple. 

Le lin : quel bilan ?

Le lin est donc la plante écologique naturelle par excellence : peu gourmande en eau et en pesticides, recyclable et biodégradable, il apparaît être un choix d’excellence pour l’environnement et la santé des consommateurs.

Mais encore une fois, la transformation du lin par les géants du textile paut altérer son caractère écologique de base.

Les vendeurs sont prêts à tout pour vendre à bas coûts : choix de fibres de mauvaise qualité, traitements et teintures chimiques. Grâce aux labels de certification, le consommateur peut se tenir informé de l’origine et du traitement de sa fibre et ainsi mieux orienter ses choix pour une mode éthique et responsable.