Le coton est une matiĂšre naturelle vĂ©gĂ©tale soyeuse qui entoure les graines du cotonnier et qui sâutilise comme matiĂšre textile. Autrement dit, nos t-shirts naissent dans un champ.
La qualitĂ© du coton rĂ©side en partie dans la longueur de ses fibres, qui assure une plus forte durabilitĂ© du produit fini. Ainsi, plus les fibres du coton sont longues, plus le vĂȘtement est durable.
Le coton a un impact environnemental lourd pour plusieurs raisons :
Le cotonnier est une plante fragile, elle est donc cultivée à grand renfort d'engrais, pesticides et insecticides. Les chiffres sont vertigineux : selon l'OMS, la culture du coton occupe 3% des surfaces cultivées mondiales, mais consomme 25% des insecticides utilisés dans le monde.
Le cotonnier est une plante qui boit beaucoup d'eau, environ 10.000 litres pour produire 1kg de coton. Soit 2500 litres environ pour un t-shirt de 250 grammes. à cheval sur le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, la mer d'Aral en est un triste exemple. Elle était le 4Úme plus grand lac au monde en 1960. Cependant, les 2 riviÚres qui l'alimentaient ont été détournées afin de fournir de l'eau d'irrigation pour la culture intensive du coton. Le lac d'Aral s'est donc progressivement asséché.
Ă gauche, une image de la Mer d'Aral prise en 2000. Une rĂ©duction Ă©tait dĂ©jĂ notable par rapport Ă l'Ă©tendue de la Mer dans les annĂ©es 1960 (ligne noire). Des conditions climatiques extrĂȘmes en 2014 ont causĂ© l'assĂšchement quasi complet de la zone (image de droite).
© NASA Earth Observatory
Les chiffres du coton dans le monde (2018)
Pour toutes ces raisons, on ne peut pas considérer le coton conventionnel comme une matiÚre éco-responsable. C'est important de le noter, car nombreuses sont les communications qui vantent l'aspect naturel du coton, sans toutefois préciser son impact environnemental. Il existe cependant des alternatives considérées plus responsables : le coton biologique (cultivé sans insecticides, pesticides, dont la consommation d'eau est moindre), et le coton recyclé.
Nos vĂȘtements en coton Ă©co-responsable femme Nos vĂȘtements en coton Ă©co-responsable hommePour bien grandir, le coton a besoin de chaleur, de soleil, et de beaucoup dâeau. Un climat tropical est donc favorable Ă la culture du coton. Typiquement, le sud des Etats-Unis, lâAfrique subsaharienne, le sous-continent indien et le Moyen-Orient sont des rĂ©gions oĂč on cultive le mieux le coton. Dans lâidĂ©al, lors de sa phase de dĂ©veloppement, le coton apprĂ©cie lâhumiditĂ© car il est gourmand en eau. Dans sa phase de maturation, un environnement plus sec lui permet de ne pas s'abĂźme
Lâindustrie textile est majoritairement asiatique, le coton nâest pas exclu de cette vĂ©ritĂ©. LâInde est le premier producteur de coton (conventionnel + biologique). Le Bangladesh est un des plus grands utilisateurs de coton avec la Chine.
En Afrique, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad produisent du coton sous l'appellation "Cotton Four"
Le coton a un bon pouvoir absorbant, câest la raison qui explique quâil se trouve dans la majoritĂ© de nos serviettes de bain, gants et peignoirs. Le tissu obtenu est souvent doux et confortable, il est Ă©galement rĂ©putĂ© pour prendre facilement les teintures. Il est apprĂ©ciĂ© des consommateurs car il est hypoallergĂ©nique donc peu allergisant. Cela explique notre utilisation du coton pour se nettoyer le visage ou soigner des petits bobos. Enfin, il est relativement peu coĂ»teux.
Le coton est doux et confortable pour confectionner des vĂȘtements
Le coton peut ĂȘtre rĂ©coltĂ© manuellement ou mĂ©caniquement, en fonction des pays et des producteurs. AprĂšs avoir Ă©tĂ© laissĂ© au soleil quelques jours, le coton est Ă©grenĂ©. Cette technique permet de sĂ©parer les fibres des graines et dâĂ©liminer les dĂ©bris. Le coton est ensuite stockĂ© dans des balles pour ĂȘtre envoyĂ© dans des usines de filature. LĂ -bas, on transforme la fibre de coton en fil. Bien souvent, le processus de filage ne se fait pas dans le pays oĂč le coton a Ă©tĂ© cultivĂ©. Devenu fil, le coton est ensuite envoyĂ© dans des usines de tissage: les fils de coton sont assemblĂ©s pour former un tissu. Il arrive que les usines de filage et de tissage soient concentrĂ©es en un mĂȘme endroit.
Nombre de tissus subissent ensuite une horde de traitements chimiques, par exemple pour teindre le coton, obtenir un tissu plus Ă©lastique ou bien plus doux. Cette Ă©tape reprĂ©sente un risque sanitaire pour les ouvriers qui rĂ©alisent ce travail, mais Ă©galement pour nous consommateurs, dans la mesure oĂč les produits chimiques prĂ©sents dans nos vĂȘtements sont au contact de la peau. Le tissu de coton est ensuite envoyĂ© dans des usines de confection, Ă©tape finale oĂč il est cousu afin de devenir vĂȘtement. Le coton est enfin prĂȘt Ă ĂȘtre distribuĂ© et vendu en tant que vĂȘtement.
On remarque donc au travers de toutes ces Ă©tapes que le coton est souvent amenĂ© Ă beaucoup voyager, parfois Ă chaque phase de production. Par exemple, le coton peut ĂȘtre cultivĂ© en Inde, filĂ© en Europe, tissĂ© aux Etats-Unis et confectionnĂ© en Inde (Ă nouveau), avant dâĂȘtre commercialisĂ© en Europe.
Le coton est parfois tissĂ© loin de lĂ oĂč il est cultivĂ©
Le coton est indĂ©niablement une matiĂšre agrĂ©able Ă acheter et Ă porter pour les consommateurs. Câest une matiĂšre naturelle vĂ©gĂ©tale donc non chimique.
Cependant sa culture est trĂšs consommatrice d'eau et de pesticides. Pour ces raisons, les marques de mode responsable privilĂ©gient le coton biologique ou le coton recyclĂ©. Dans ces conditions, il permet dâobtenir des vĂȘtements de qualitĂ© dont la vente bĂ©nĂ©ficiera Ă toute la chaĂźne de production.
Sources : National Geographic, SloWeAre