❅ Noël ❅
Vos cadeaux préférés
Par budget
E-shop
Vêtements
Par catégorie
Par style
Par critère
Chaussures
Par catégorie
Par critère
Accessoires
Par catégorie
Par critère
Sacs
Par catégorie
Par critère
Catalogue
Vêtements
Par catégorie
Par style
Par critère
Chaussures
Par catégorie
Par critère
Accessoires
Par catégorie
Par critère
Sacs
Par catégorie
Par critère
Lookbook
Concept
La mission WeDressFair
Emmenons la société vers une mode soutenable
Le problème de la mode
L’impact de la mode
Les fiches pratiques
On vous aide à comprendre
Nos enquêtes
On décrypte la mode
🕓 Temps de lecture : 10 minutes
Ecrit par Beryl le 8 Mars 2021
Les femmes sont les plus grandes consommatrices de mode, achetant des vêtements pour elles mais aussi pour toute leur famille. Pour autant, les postes de direction dans le secteur de la mode sont en grande majorité occupés par des hommes. Aussi, selon Le Monde, alors que les femmes sont plus nombreuses à faire des écoles de mode, elles sont plutôt tendance à être reléguées à des emplois de niveau débutant qui demandent moins de qualifications.
Par ailleurs, en 2019, en Chine, 70% de la main-d’oeuvre textile est composée de femmes. Au Bangladesh, les femmes représentent 85% de la main-d'œuvre de confection et 90% de celle du Cambodge. Les ouvrières textiles sont particulièrement exposées au non-respect des minima sociaux et aux abus sexuels.
Dans la mode, on retrouve des femmes issues de toutes les classes sociales : qu'elles soient consommatrices, stylistes, ouvrières, directrices artistiques, activistes... La mode progresse en terme d'inclusion des femmes aux sphères décisionnelles, et cela grâce aux femmes audacieuses qui ont impulsé des changements de fond.
Aujourd'hui, nous voulons célébrer et rendre femmage aux femmes qui se sont battues pour que la mode (et le monde) change(nt). Leurs combats, leurs prises de positions et les risques auxquels elles ont fait face ont permis de faire évoluer les mentalités et les comportements dans le domaine de la mode. En ce 8 mars 2021, il nous semble indispensable de donner de la visibilité aux femmes qui insufflent le changement, surtout parce qu'elles peuvent être de vraies sources d'inspiration pour les femmes.
Katharine Hamnett est une créatrice de mode britannique, qui a lancé sa marque en 1979. Elle a fait des t-shirts à slogans politiques imprimés en lettres capitales grasses, sa marque de fabrique. Ses créations ont été portées par de nombreuses célébrités (George Michael et le t-shirt "Choose life" par exemple), permettant de diffuser ses messages et ses valeurs à grande échelle. Créatrice engagée, elle a notamment pris position dans les années 1980 pour la diminution de l'impact environnemental de la mode, contre la guerre en Irak, contre les essais nucléaires, ou encore contre l'utilisation de pesticides dans l'agriculture du coton. Véritable activiste pionnière, elle a choisit de n'utiliser que des matières éco-responsables comme le coton biologique dès les années 2000, alors que les problèmes autour du coton n'étaient encore que très peu connus.
Katherine Hamnett rencontrant le Premier Ministre Margaret Thatcher en 1984 | Getty Images.
Depuis plus de 30 ans, Katharine Hamnett a transformé le secteur de la mode à plusieurs niveaux : elle met le politique au cœur de ses créations, elle utilise son influence pour faire changer les pratiques et les législations, tout en menant des actions de sensibilisation par des conférences à travers le monde. Elle milite activement pour de meilleures conditions de travail pour les ouvrier.e.s textile et a aussi manifesté pour l'interdiction de l'utilisation des pesticides Monsanto en 2014. Aujourd'hui, toutes ses créations sont produites en Europe, dans le respect de l'environnement et de la législation européenne.
Daliya fuit de chez ses parents à 11 ans pour échapper à un mariage forcé. À 17 ans, elle arrive dans la capitale du Bangladesh, Dacca, et commence à travailler dans l'industrie textile.
Daliya Akter | Crédit photo : DR.
Elle est d'abord embauchée dans une usine de chaussure, puis change d'usine pour faire de la confection. L'industrie textile est la première industrie du pays : 60% des habits vendus en Europe proviennent du Bangladesh. Elle découvre alors les conditions de travail misérables des ateliers de confection de vêtements, appelés "sweatshops" : volume horaire insoutenable, désastres sanitaire et écologique, violence, et interdiction de quitter son poste du travail pendant plusieurs jours.
Alors qu'elle estime que ses supérieurs hiérarchiques "n'envisagent pas les travailleurs comme des êtres humains", Daliya Akter décide de monter un syndicat, pour se protéger et protéger ses collègues des abus de leurs supérieurs. Grâce à son syndicat, Daliya a obtenu pour son usine l'instauration du congé maternité et le versement d'une prime annuelle. Elle considère le syndicalisme comme un réel moyen d'empouvoirement des femmes. Si vous voulez en savoir plus, le film "Made in Bangladesh" est inspiré de sa vie et de ses combats.
Après un diplôme en philosophie politique obtenu en 2001, Elizabeth Cline est journaliste depuis plus de 20 ans. Basée à New York, elle très reconnue aux États-Unis, et a écrit sur les problématiques autour de la mode éco-responsable. Dans ses ouvrages, elle met en avant de nouvelles façons de consommer de la mode, pour réduire son impact environnemental. En 2012, dans son livre Overdressed : The Shockingly High Cost of Cheap Fashion, elle a été l'une des premières à fournir au grand public états-unien un support pour comprendre les conséquences néfastes de la fast fashion.
Elizabeth L. Cline | Crédits photo : Keri Wiginton.
Dans son deuxième livre The Conscious Closet, elle continue à sensibiliser le public en donnant des outils pour avoir une démarche plus volontaire par rapport aux vêtements, et adapte ses conseils à une multiplicité de profils vis-à-vis de la mode. Elle se positionne ainsi contre la fast fashion, et préconise par exemple de réduire sa consommation de vêtements pendant une certaine période de temps, pour amorcer un changement à long-terme dans sa consommation. Elle milite activement pour le "Closet contentment", c'est-à-dire pour être heureux.se avec les vêtements que l'on possède déjà.
Ses livres sont utilisés dans les programmes universitaires états-uniens concernant la mode ou les parcours centrés autour de l'écologie. Elle rencontre une réelle audience aux États-Unis, car elle réussit le pari d'adapter son discours pour qu'il soit compris par des publics non-avertis, sans en perdre sa profrondeur.
Alors qu'elle milite pour un changement structurel aux niveau législatif et industriel, elle pousse aussi les consommateur.rice.s à se rendre compte de l'impact qu'iels peuvent avoir. Elle invite les consommateur.rice.s à protester **directement envers les marques qui agissent de façon dommageable à l'environnement ou à leurs employé.e.s.
Céline Semaan est une artiste et activiste libanaise et canadienne, aujourd'hui installée aux États-Unis. En 2010, elle invente le terme de "fashion activist", convaincue que la mode peut engendrer l'action. Avoir inventé ce terme constitue une grande avancée, car il est indispensable d'avoir des mots pour nommer ses engagements et les causes pour lesquelles on se bat : lorsqu'un mot n'existe pas, en faire un combat politique relève presque de l'impossible.
Céline Semaan | Crédits photo: Pam Nasr.
Depuis plus de 10 ans, elle milite pour la sauvegarde de l'environnement et de l'humanité. En 2012, elle fonde l'ONG Slow Factory qui œuvre pour la généralisation de la mode durable, tant humainement qu'écologiquement.
Céline Semaan utilise la mode comme levier pour sensibiliser les consciences aux enjeux de justice sociale et de dérèglement climatique. La Slow Factory est un projet modulable, qui s'adapte aux crises qui se produisent. Par exemple, en 2020, après l'explosion ayant eu lieu à Beyrouth, la Slow Factory s'est engagée à soutenir les artistes, designers, intellectuel.le.s libanais.es qui œuvrent pour reconstruire la vie culturelle à Beyrouth.
Aussi, la Slow Factory s'engage auprès des jeunes designers pour les sensibiliser à l'éco-conception des produits. Dans cette optique de sensibilisation à grande échelle, l'ONG travaille aussi avec des marques qui montrent une certaine volonté de considérer le cycle de vie complet des produits, comme Adidas par exemple.
Carmen Hijosa est une femme espagnole de 63 ans, qui était spécialisée dans le domaine du cuir. Dans les années 1990, elle est chargée de d'améliorer la qualité du cuir produit aux Philippines. Là-bas, elle se rend compte de plusieurs choses : la demande globale de cuir est largement supérieure à l'offre existante, le cuir n'est pas une matière durable, surtout s'il est de mauvaise qualité. Alors, elle pense à créer un nouveau textile, qui serait composé de déchets végétaux. D'après elle, les déchets n'existent que parce que nous n'avons pas encore compris comment les valoriser. En voyant les fermier.e.s philippin.e.s produire du fil avec des feuilles d'ananas, elle estime qu'il doit être possible de produire une alternative au cuir avec ces feuilles.
Dr Carmen Hijosa | Crédit photo : David Stewart pour Wired Magazine.
Après 7 ans de recherches, Dr Carmen Hijosa arrive à confectionner un produit avec une nouvelle matière, le Piñatex. Son intuition de départ a été la bonne, puisque le Piñatex est une matière sans aucune substance animale, produit dans des conditions équitables et permettant la valorisation de déchets. En effet, dans le monde, il existe environ 25 millions de tonnes de feuilles d'ananas qui, en l'absence d'alternative, sont souvent brûlées. L'invention du Piñatex est donc révolutionnaire dans le domaine textile : il est possible de créer des matières étant à 100% inscrites dans l'économie circulaire et ne produisant aucun déchet.
Aujourd'hui, Dr Carmen Hijosa travaille sur l'industrialisation de la production du Piñatex, afin qu'il puisse remplacer le plus rapidement possible le cuir, à l'échelle internationale.
Alors qu'elle était en Master d'études autochtones américaines et de production textile, Carry Somers est partie en voyage de recherche en Équateur en 1990. Là-bas, sa prise de conscience de l'impact de la mode a été radicale : elle a été témoin du commerce non-équitable dont les fournisseurs de matières premières étaient victimes.
Carry Somers.
Elle décide alors d'y retourner pendant un été, avant de commencer son doctorat, pour essayer d'aider les producteurs sur place. Elle leur achète des matières premières à un prix équitable, et décide, en n'ayant aucune formation en design, de créer une collection de tricots. Sa collection a été entièrement vendue en 6 semaines, ce qui a eu un impact particulièrement positif sur le niveau de vie de ses fournisseurs. Elle prend alors la décision d'abandonner son projet de thèse pour continuer à participer à l'amélioration des conditions de vies des producteurs locaux, en mettant en pratique les principes du commerce équitable.
En 2013, après l'effondrement du Rana Plaza au Bandgladesh, elle co-fonde Fashion Revolution avec Orsola de Castro.
Orsola de Castro est l’une des figures de la mode durable les plus reconnues dans le monde. Sa carrière commence en tant que designer au sein la marque pionnière d'upcycling From Somewhere, qu'elle a dirigé entre 1997 et 2014.
Orsola de Castro | Crédit photo : Tamzin Haughton.
Elle a co-fondé l'initiative Esthetica pour la Fashion Week de Londres, qui valorise les créateur.rice.s dont les créations sont éco-responsables.
En 2013, elle co-fonde Fashion Revolution, le mouvement d'activisme dans la mode le plus important au monde, qui œuvre pour construire une mode plus durable. Implanté dans plus d'une centaine de pays, Fashion Revolution a notamment lancé le hashtag #WhoMadeMyClothes, qui a été repris par des milliers de marques pour sensibiliser le public aux coulisses de l'industrie textile.
Orsola de Castro est impliquée dans la sensibilisation et l'éducation aux problématiques de la mode éco-responsable. En parallèle, elle travaille avec les pouvoirs publics pour mettre en place des actions qui permettront un changement profond dans la mode.
Stella McCartney est l'une des premières femmes de la mode de luxe à s'être engagée en faveur d'une mode éco-responsable, du design des produits à la gestion de la fin de leur cycle de vie.
Stella McCartney | Crédit photo : Mary McCartney.
En 2001, elle lance sa marque de vêtements en s'associant à hauteur de 50% avec le géant du luxe Kering (regroupant Gucci, Balenciaga, Saint Laurent...). Cette association permet à Stella McCartney de continuer à développer sa marque, en restant toujours fidèle à ses engagements : aucune matière d'origine animale n'est utilisée dans ses pièces et elle recherche toujours à réduire l'impact environnemental lié à la mode.
Activiste de la mode éco-responsable depuis le lancement de sa marque en 2001, son influence a permis de faire de la question de la mode éco-responsable une question qui se pose publiquement au sein de l'industrie de la mode.
Sources :
Business of Fashion : How Women Can Get Ahead in FashionTags : Les enquêtes